La messagerie sécurisée permet de maintenir le caractère privé, confidentiel, secret des correspondances. On parle aussi de messagerie chiffrée [1]. La distinction sécurisée/privée peut être décrite ainsi : un message sécurisé est celui que seul reçoit le destinataire indiqué ; le message chiffré celui qui ne peut être lu que par le destinataire désigné [2]. La messagerie sécurisée est parfois présentée comme un outil essentiel pour les activistes, les citoyens qui s’opposent à des régimes totalitaires, comme un instrument d’opposition politique. Échapper à une surveillance étatique jugée intrusive [3], attentatoire aux libertés des individus, n’est toutefois pas la seule finalité des messageries sécurisées. Elles ont plus généralement pour objet de protéger les échanges (e-mail, chat, etc.) contre toutes sortes de regards indiscrets, de tiers non autorisés, et plus généralement de protéger la vie privée et les activités professionnelles. Tout un chacun peut en effet avoir des données à protéger des regards indiscrets : données personnelles, de santé, fiscales ; données classifiées, pour les armées ; données contractuelles pour les entreprises, etc. La sécurisation des échanges répond à ces impératifs particuliers. Les révélations d’Edward Snowden relatives aux pratiques des États en matière de cybersurveillance sont, sans nul doute, en grande partie responsables de nouvelles attentes, qu’une offre relativement pléthorique et en perpétuelle évolution tente de satisfaire.