Nous exploitons les signaux émis à intervalles connus et documentés sur le site Copernicus de l’ESA par les satellites Sentinel-1 pour une mesure au sol de RADAR passif bistatique. Deux antennes au sol, une antenne de référence qui observe le signal direct émis par le satellite, et une seconde antenne de surveillance qui observe les réflexions par les cibles illuminées par le satellite sont connectées à un récepteur de radio logicielle pour collecter à 5405 MHz les signaux de Sentinel-1. La détection de cibles à plusieurs kilomètres du récepteur est démontrée avec un système simple composé d’une radio logicielle Ettus Research B210 et d’une Raspberry Pi 4 programmée efficacement. La diversité spatiale introduite par le mouvement du satellite le long de son orbite permet de cartographier les cibles en distance et en azimut.
Le détournement de signaux radiofréquences à des fins autres que ceux pour lesquels ils sont initialement prévus (un hack dans le sens le plus noble du terme) a récemment été diffusé dans l’« actualité » avec l’utilisation de la constellation de satellites en orbite basse Starlink pour la géolocalisation. Malheureusement, cette prouesse technique est associée à deux drames pour la science : la diffusion du résultat technique au travers d’un communiqué de presse aussi concis que dénué de contenu scientifique rigoureux [1], et sa reprise par des journalistes que certains n’hésiteraient pas à qualifier d’aussi incompétents que stupides [2] puisque capables d’affubler la prouesse technique d’adjectifs tels que « piratage » et « absence de gain financier pour Starlink » alors que la constellation n’avait jamais été conçue pour la géolocalisation. On ne pourra que regretter que le compte rendu technique ne soit pas librement disponible [3],...
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