Dans les articles précédents [1, 2], nous avons présenté les techniques de codage de la voix (comment cette dernière est représentée et traitée) et les techniques analogiques de chiffrement de la voix. Alors que ces dernières consistent à modifier structurellement le signal selon divers procédés, mais sans en modifier la nature profonde, les techniques numériques, quant à elles, consistent à transformer le signal en valeurs numériques discrètes, puis à opérer un chiffrement classique sur la séquence obtenue après conversion analogique/numérique. L’aspect critique dans ces techniques réside dans la qualité de la conversion. Non seulement le signal doit être le plus fidèle possible après conversion en numérique, mais ni le chiffrement, ni la transmission (effet de bruit) ne doivent altérer le signal et rendre sa restitution finale du numérique vers l’analogique. La partie chiffrement, quant à elle, ne se distingue en rien d’un chiffrement classique. L’art de l’ingénieur est donc encore une fois essentiel, même si, contrairement aux techniques analogiques, il n’intervient pas directement dans la sécurisation de la voix. Enfin, pour conclure cette série d’articles consacrée à la protection de la voix, nous présenterons un système de cryptophonie utilisé par l’armée de l’air chinoise.
Nous avons présenté, dans l’article précédent [2], les techniques de cryptophonie analogiques qui consistent toutes en des techniques plus ou moins complexes de « brouillage » dont le principe général est, en gros, de mélanger des parties du signal selon différents paramètres utilisés pour le caractériser : fréquence, temps, puissance du signal... Nous avons également vu qu’un signal analogique brouillé reste un signal continu dont la richesse et la complexité peuvent échapper à toute description mathématique et ainsi constituer un obstacle « plus important » pour les outils d’analyse actuels. Et là où la théorie peut échouer, une oreille humaine exercée ou aiguë peut saisir des fragments de communication s’il subsiste une intelligibilité résiduelle dans le signal brouillé, intelligibilité qu’il est impossible à cerner autrement que par des test auditifs de validation. C’est la raison pour laquelle les techniques analogiques de...
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