La machine est désormais lancée : les États membres de l’Union européenne sont en passe de libéraliser leurs marchés du jeu d’argent en ligne ; une ouverture dont la voie a été tracée par la constitution européenne, qui porte dans son code génétique l’abolition des monopoles nationaux afin de converger vers un marché unique. Et bien que les jeux d’argent aient été exclus de la fameuse « directive Service », qui oblige les États à libéraliser un certain nombre de marchés, la Commission n’entend pas pour autant laisser perdurer les monopoles nationaux.
1. Une logique économique
Alors pourquoi, au juste, tant de débats ? Deux chiffres résument à merveille les enjeux économiques : 3 milliards d’euros – c’est la taille annuelle du marché du jeu d’argent en ligne rien qu’en France, marché qui brasse des sommes d’argent colossales ; 1 milliard d’euros, c’est la taille, en France, du marché du jeu d’argent en ligne légal, c'est-à-dire du marché détenu par la Française des Jeux et le PMU. Eh oui, dans notre pays, les deux tiers des sommes jouées en ligne le sont en toute illégalité, sur des sites domiciliés dans des paradis législatifs aux noms qui fleurent bon les cocotiers et le sable chaud. L’enjeu de la régulation de ce marché est donc double : d’une part, il est bien évidemment d’ordre fiscal, puisque l’État ne touche pas un centime sur les fonds joués illégalement ; et d’autre part, il est d’ordre sécuritaire, non seulement à des fins de protection des joueurs contre les...
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