En 1968, Andy Warhol avait prédit que « dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ». L'explosion des technologies et systèmes de télécommunication — et donc de leurs corollaires, visant à surveiller et espionner les premières — fait qu'aujourd'hui, nous sommes tous « en état d'interception : toutes vos télécommunications pourront être retenues contre vous ». Dès lors, le problème, aujourd'hui, serait plutôt de savoir en quelle mesure il sera encore possible, à l'avenir, d'avoir son « quart d'heure d'anonymat ».
Cette question, je me la pose depuis la fin des années 90. J'ai en effet eu la chance de découvrir Internet juste avant que le journaliste écossais Duncan Campbell ne révèle l'existence du programme anglo-saxon Echelon [1] de surveillance des télécommunications.
Au moment même où je découvrais qu'Internet allait probablement — tout comme l'imprimerie l'avait déjà fait — changer le cours des choses et la face du monde, je découvrais également que — et contrairement à ce qui se passe avec les livres de papier — ce qu'on lit, partage, fait et écrit sur Internet est surveillé, voire espionné. Ce cauchemar, proprement orwellien, est devenu réalité.
L'imprimerie de Gutenberg n'aurait probablement pas contribué au Siècle des Lumières — et donc à l'apparition de démocraties — si les livres,...
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