Mark Weiser formulait l’idée de connecter les objets entre eux au tout début des années 1990 [1]. La paternité de l’expression « Internet des objets » est attribuée à Kevin Ashton (1999). Mais ce n’est qu’aux alentours de 2005-2010 que le concept émerge véritablement : l’industrie a investi la question, d’importants efforts de RD sont consentis, parfois promus et soutenus par les États qui voient dans cette nouvelle vague technologique la promesse d’une relance de l’activité économique [2], mais aussi une nouvelle façon d’imaginer la société du futur. Au-delà des définitions du concept et des applications proposées, dont le spectre paraît sans limites (§1), l’internet des objets est devenu un enjeu de puissance (Qui maîtrisera les normes/standards ? Qui dominera les marchés ?) (§2). Il pose également de nombreuses questions en termes de sécurité, dont les réponses relèvent des domaines techniques et juridiques (§3).
1. Définir l’Internet des Objets
Les auteurs du rapport « L’internet des objets. Quels enjeux pour l’Europe » [3] publié en 2009 proposaient de définir l’Internet des objets (IdO) comme « un réseau de réseaux qui permet, via des systèmes d’identification électronique normalisés et unifiés, et des dispositifs mobiles sans fil, d’identifier directement et sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et ainsi de pouvoir récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant ». La Commission des Communautés Européennes parle plus simplement d’un « réseau d’objets interconnectés… allant des livres aux voitures et des appareils électriques à l’alimentation » [4].
Le CERP-IoT (Cluster of European Research Projects on the Internet of Things) [5] définit ainsi l’internet des objets : « une infrastructure dynamique d’un réseau global. Ce...
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