Si un événement représente le libre, il s'agit bien des RMLL [1]. Ce mélange subtil de partage, de do-ocratie, voire de « liberté, égalité, fraternité » pour reprendre la définition de Richard Stallman, s'incarne tous les ans dans un nouveau lieu pour démontrer ces valeurs au public local et mondial.
En passant l'éponge sur les fragrances beauvaisiennes, et quelques impondérables au niveau des logements – néanmoins disponibles – tout s'est très bien déroulé.
1. Le Village
Le village du libre s'est tout d'abord installé pour deux jours près du parvis de la cathédrale, dont le cadre majestueux a participé à sa fréquentation. Sur les nombreux stands, parmi lesquels ceux de l'April, Mozilla et Framasoft, mais aussi Nos oignons ou linuxfr.org (voir leur compte-rendu [2]) les animateurs ont répondu aux questions des passants attirés par un R2D2 quasiment terminé (mais diffusant une musique non libre…). Le dimanche fut ponctué du nécessaire discours de RMS.
Alors que les bénévoles se rodaient à la distribution des tickets et badges, les discussions allaient bon train sur et entre les stands. Le signal donné, tout le monde participa au démontage du village en terminant les conversations, au grand étonnement des services municipaux.
Le village se réinstalla lundi au rez-de-chaussée de l'antenne universitaire, dans un espace en arc de cercle se terminant par les escaliers, passage obligé pour assister aux conférences, et une alcôve plus propice aux stands des distributions.
2. Des conférences de qualité
D'après les commentaires les conférences, bien que moins nombreuses, étaient de très bonne qualité, notamment pour le thème Sécurité. Ceci grâce au travail soutenu des responsables de thème tant pour la sélection que pour l'organisation.
La plénière d'ouverture a mis en avant une dizaine d'associations, leur représentant expliquant leur spécificité, leurs souhaits pour le futur…
Alors qu'une conférence sur Haiku à 9h20 eut peu de chance de drainer un public nombreux, il fut nécessaire d'ajouter des chaises pour d'autres. Le fil rouge Accessibilité a bénéficié de nombreuses conférences dans des thèmes très divers. Comme de coutume certains auront usé d'un clone pour tout voir, les autres devront se rabattre sur les vidéos [3], tous les thèmes ayant été enregistrés à l'exception des ateliers.
Citons en vrac : Open Path View, l'alternative libre à Google StreetView ; Parser en toute sécurité ; Blackvoxel, jeu vidéo et apprentissage de la programmation ; Compilations reproductibles dans Debian et partout ailleurs ; Installer GNU/Linux les yeux fermés ; Bokor, quand l'industrie du cinéma se met au P2P ; uCoin/Cutecoin : un dividende universel P2P. D'autres orateurs proposaient aussi de parler Espéranto, ou de créer un album pour regrouper les autocollants des divers stands.
Des ateliers permettaient ensuite de passer à la pratique après les conférences sur Blackvoxel, Docker ou Replicant, d'apprendre à coder, tester ArduBlock, voire créer de la musique.
La table ronde sur les DRM, en présence de l'avocate de Videolan et de la secrétaire générale adjointe de la HADOPI, bien que ne faisant pas l'unanimité, fut très instructive, et l'occasion pour une fois pour l'autorité indépendante d'entendre une autre voix que celle des majors, ainsi que de découvrir que les libristes n'étaient pas de méchants pirates barbus, mais au contraire leur opposaient des arguments construits et logiques. Entre autres, la définition très claire de l'interopérabilité défendue par l'AFUL face à celle inexistante sous-entendue par la loi et plus proche d'une compatibilité restreinte.
Figure 1 : Pauline Blassel (HADOPI) et Marie Duponchelle (VideoLAN, April).
La plénière de clôture fut l'occasion d'un bilan de l'événement, très positif, ainsi qu'une explication du fonctionnement du comité. La visibilité du site du comité ainsi que des autres sites pérennes (photos, vidéos, audio, wiki…) devrait être améliorée par quelques liens sur le site de l'édition en cours.
3. Socialisation
Outre les conférences, le programme comprenait également plusieurs animations sonores sur place en fin de journée, puis des concerts ou projections de films en soirée. Le jeudi soir était bien sûr réservé au traditionnel repas servi dans la salle des mariages de la mairie.
Le repas du libre est l'occasion pour les geeks libristes de pratiquer la socialisation, exercice nécessitant parfois un peu d'ingénierie inverse pour en comprendre les usages, et d'écouter les discours de remerciement tout en dégustant le buffet. Vive le multitâches !
4. Des bénévoles au taquet
Les nombreux bénévoles d'Oisux, des autres associations, des organisateurs des éditions précédentes, ainsi que ceux d'Ubicast, les coordinateurs de thèmes, les services de l'antenne universitaire et du CROUS, ont permis à ces rencontres de se dérouler dans les meilleures conditions. Nous nous devions de leur rendre hommage par la figure 2.
Figure 2 : La photo officielle des bénévoles - Licence CC-by-sa 4.0 – Auteur : Lionel Allorge.
Conclusion
Cette édition des RMLL fut un grand succès, offrant aux habitués et futurs libristes un contenu de qualité et une ambiance conviviale que l'on est déjà impatient de retrouver.
Le comité [4] devra se prononcer bientôt sur la prochaine ville hôte de l'événement, d'après les candidatures reçues.
Références
[1] Site officiel des RMLL : https://2015.rmll.info/
[2] Retour sur les RMLL 2015 : https://linuxfr.org/news/retour-sur-les-rmll-2015
[3] Les vidéos : http://video.rmll.info/channels/#2015-beauvais
[4] Le site du comité des RMLL : http://comite.rmll.info/
Pour aller plus loin
Se porter candidat aux RMLL (avec une équipe motivée) : http://comite.rmll.info/Comment-se-porter-candidat-aux-RMLL.html