Le XSS (pour Cross Site Scripting) est à la fois connu et mal connu : connu parce qu'il est aussi vieux que le Web lui-même, ce qui fait qu'aucune personne s'intéressant même de loin à la sécurité informatique n'ignore ses grands principes, mal connu parce que comme tout ennemi familier que l'on a connu petit et chétif, il a grandi et s'est développé dans l'ombre de son grand frère, le Web, en n'attirant que peu les regards et en conservant aux yeux de beaucoup d'experts en sécurité l'image d'un parasite mineur, juste capable de provoquer l'affichage de messages d'avertissement inoffensifs ou de lancer des attaques reposant sur un minimum d'ingénierie sociale.
1. Introduction
L’objectif de cet article est précisément de montrer l’étendue de l’ombre que la croissance phénoménale du Web a projeté ces dernières années, et au sein de laquelle le XSS a pu prospérer dans une indifférence surprenante : le XSS figurait en 2007 à la première place du « top ten » de l’OWASP des vulnérabilités web les plus critiques1. Le rapport publié en novembre 2009 par WhiteHat Security, la société fondée par Jeremiah Grossman, confirme ce classement et évoque le chiffre inquiétant de 66% de sites affectés par au moins une vulnérabilité XSS2. Il ne serait donc pas étonnant que le XSS soit en passe de devenir une composante importante de scénarios d'infection massive exploitant des vecteurs d'attaques combinées, visant entre autres à constituer des réseaux de machines zombies. Comment en est-on arrivé là ? Pour l’expliquer, il est important de revenir à la base du XSS, aux principes mêmes qui le rendent possible....
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