Photographies numériques : manipulation des opinions et rupture d’alignement sémiotique

Magazine
Marque
MISC
Numéro
52
Mois de parution
novembre 2010
Spécialité(s)


Résumé

La photographie est omniprésente. Son récent statut numérique a eu cette triple conséquence d’élargir les possibilités de prise de vue, d’amplifier les moyens et canaux de diffusion et enfin, de multiplier et de vulgariser les outils logiciels de manipulation de l’information portée. Les altérations que peuvent subir les photographies numériques sont devenues multiples, en nature comme en profondeur. Dans tous les cas, il est devenu extrêmement difficile de mesurer la confiance que l’on peut attribuer à une photographie. Or, il s’agit là d’un enjeu majeur dans toute entreprise de veille, de sécurité et de renseignement. C’est également le cas dans les procédures judiciaires où la preuve par l’image est régulièrement la source de débats de fond complexes et où il conviendrait de fournir à la Justice des moyens criminalistiques efficaces apportant des éléments de preuve scientifique. Enfin, il faut savoir compléter la technologie par d’autres approches telles la sémiotique, qui seule peut nous renseigner sur l’intégralité du processus de manipulation par l’image et sur le but poursuivi par le manipulateur.


1. Introduction

Dans le domaine de la détection algorithmique des retouches photographiques, il convient d’abandonner tous les lieux communs sur le sujet et de se rendre compte qu’il n’existe pas de définition convergente de la « retouche » et que la doxa sur ce sujet est relativement limitée. En particulier, il n’y a aucun consensus quant à dire à partir de quand elle devient un problème intellectuel, informationnel, moral, etc. C’est pour ces raisons qu’il est préférable d’écarter les stériles référentiels photographiques et visuels pour celui de la linguistique, du discours et de la sémiotique. Une photographie ne se regarde pas, elle s’écoute. Sans langage et sans discours, il n’y a pas d’image. Une photographie ne nous dit que ce que l’on veut bien entendre ou tout simplement, ce que l’on peut entendre.

Détecter, en aveugle, sans référence externe, les photographies sémiotiquement altérées, est un enjeu de sécurité majeur....

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