Sûreté mémoire : le temps des cerises
L’étude et la compréhension des buffer overflow datent de 1972, et leurs premiers usages documentés de 1988 [1]. Près de 50 ans plus tard, où en sommes-nous ? Il nous faut bien admettre que la situation est déprimante : Microsoft et Google reconnaissent chacun ([2], [3]) que près de 2/3 des attaques utilisent à un moment ou un autre une vulnérabilité mémoire. Le ver Morris, qui n’était au départ qu’une preuve de concept, avait quand même coûté la bagatelle de quelques millions de dollars à l’époque… Aujourd’hui, les coûts sont abyssaux : sur le plan financier bien sûr, mais aussi pour nos vies privées, voire nos vies tout court. Face à ce problème, de nombreuses approches sont possibles : analyse statique du code, instrumentation et vérification à l’exécution, langages « sûrs »… Je vous propose d’explorer dans cet article un vieux concept remis au goût du jour, les capabilities, et tout ce qu’elles pourraient nous permettre de faire.