L’objet divise le monde. Nous trouvons d’un côté les partisans de la pornographie : ceux qui estiment que la liberté ne peut pas apporter de limitations à son accès (si ce n’est bien sûr aux mineurs), et ceux qui en vivent. De l’autre, les farouches opposants, ceux qui dénoncent la prostitution qui se cache souvent derrière la pornographie, les défenseurs de valeurs morales, religieuses, sociales, culturelles. Steve Jobs se range par exemple dans la seconde catégorie, lui qui compte écarter de l’App Store tout contenu pour adulte. Érotisme, pornographie, nudité sont les malvenus. Mais il paraît difficile aujourd’hui de chasser toute pornographie du cyberespace tant celle-ci est omniprésente. La criminalité a trouvé dans l’association de la sexualité et du cyberespace un nouveau vecteur pour se développer (§I). Mais c’est aussi dans l’utilisation stratégique de cette association que les acteurs à la recherche du pouvoir puisent de nouvelles ressources pour atteindre leurs objectifs : déstabiliser, décrédibiliser, détruire, exclure… (§II).