Après l’effondrement du bloc soviétique au début des années 1990, la société russe est sortie de l’isolement dans lequel elle était jusque-là plongée. Elle est au même moment entrée de plain-pied dans l’ère de l’information (I). La naissance de la société de communication s’est accompagnée de la part du pouvoir d’une prise de conscience accrue des risques qui pèsent sur la Russie. L’information est une ressource stratégique et de sa sécurité dépend l’équilibre de l’État (II). Question prioritaire de sécurité nationale, la sécurité de l’information est à l’origine du concept de Guerre de l’Information (GI), que les organes de sécurité de l’État analysent depuis le milieu des années 1990 (III), accordant aux facteurs humains une importance spécifique (IV). Mais la Russie a-t-elle les moyens de mettre en pratique ses théories (V) ?
1. L’importance de l’information
1.1 L’essor des NTIC en Russie
Le changement politique et social qui a marqué la Russie au début des années 1990 s’est accompagné d’une ouverture sur le reste du monde. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ont fortement contribué à cette ouverture et leur essor est mis en évidence par un ensemble de données statistiques :
- Le nombre d’internautes en Russie ne cesse d’augmenter, comme dans la majorité des pays industrialisés. Ils étaient à peine 2 millions en 1995, aujourd’hui, on en recense 24 millions soit 16% de la population [1]. Mais ce pourcentage reste encore éloigné de celui de l’Europe qui atteint 50%. Rappelons que la Chine compte près de 120 millions d’internautes, le Japon 90 millions, la France 30 millions, le Brésil 26 millions. La population internaute russe représente seulement 2.2% de la population internaute mondiale [2] et la croissance actuelle...
- Accédez à tous les contenus de Connect en illimité
- Découvrez des listes de lecture et des contenus Premium
- Consultez les nouveaux articles en avant-première