Monnaies cryptographiques : du Bitcoin au LHC@home

Magazine
Marque
Linux Pratique
Numéro
104
Mois de parution
novembre 2017
Spécialité(s)


Résumé

Le monde est doté de monnaies basées sur le chiffrement depuis presque une décennie, avec l’invention du Bitcoin en 2008. Le pari était osé : inventer une valeur et il est réussi avec une cote avoisinant les 4000 € en cet automne 2017. Si le cours du Bitcoin atteste de ses qualités (et de la confiance qu’il inspire à ses utilisateurs), il ne saurait éclipser ses défauts, que déjà de nombreuses monnaies alternatives proposent de corriger.


Body

Au travers de cet article consacré aux monnaies cryptographiques, nous allons revenir sur les bases théoriques de ces monnaies et leurs usages actuels. Nous verrons également quelles critiques leurs sont faites et comment, génération après génération, une myriades de nouvelles monnaies par chiffrement sont créées pour tenter d’y répondre. Ainsi, nous apprendrons à « miner » de manière éthique et écoresponsable des Gridcoins en soutien à un projet scientifique (ici le LHC). Enfin, un petit tutoriel, page XX, présentera la gestion d’un portefeuille numérique (ou wallet) en s’appuyant sur les commandes de base d’un portefeuille Bitcoin (commandes que l’on retrouve chez ses nombreux dérivés).

1. Le Bitcoin, sa valeur et ses usages

1.1 Principes

Le premier portefeuille Bitcoin à voir le jour est un logiciel libre, sous licence MIT, codé en C++, et probablement sous GNU/Linux. Probablement ? Oui, car les origines de cette monnaie restent mystérieuses encore aujourd’hui. Son créateur s’est en effet présenté sous pseudonyme (Satoshi Nakamoto) et à l’écrit seulement. Ce qu’il a inventé, c’est la chaîne de blocs (ou Blockchain) un procédé permettant de garder un historique incontestable des transactions enregistrées avec la monnaie qu’elle porte.

Schématiquement, chacun est libre de faire tourner sur son propre ordinateur un logiciel de portefeuille Bitcoin, qui aura une place à part entière dans le réseau. Comme tout bon service internet, c’est décentralisé, libre et sans autre barrière à l’entrée que de réussir à faire fonctionner le logiciel sur sa machine (ce qui ne comporte ici pas de piège comme nous le verrons dans le tutoriel présenté plus loin).

Du coup, plus il y a d’utilisateurs, mieux ça fonctionne. Une fois lancé, le client Bitcoin commence par télécharger, en arrière-plan, l’historique complet des transactions enregistrées depuis le lancement de la monnaie, puis il pourra en émettre à son tour. Cela représente aujourd’hui un peu moins de 100Go à télécharger et stocker, et ça augmente de quelques octets à chaque nouvelle transaction. C’est certes un bel investissement de départ, mais toute la valeur du Bitcoin est là. Elle réside dans le partage et la multiplication des vérifications de transaction. Une tâche que votre logiciel de portefeuille accomplit également en arrière-plan.

La valeur réside dans la confiance que l’on peut placer en cet historique écrit en commun. Puisque tous les utilisateurs valident toutes les transactions, une tentative de mensonge est rapidement découverte. On ne peut pas voler les Bitcoins de quelqu’un, du moins pas sans sa signature numérique (à vous de protéger vos mots de passe).

1.2 Usages

1.2.1 Du bancaire rapide et international

Pourquoi tant de valeur dans un système de transactions, aussi fiable soit-il ? Peut-être simplement parce qu’un tel système permet de se passer des banques. Avec le Bitcoin, il n’y a plus besoin d’intermédiaire pour effectuer une transaction monétaire.

Si vous payez votre pain avec du liquide, il n’y a aucun intermédiaire entre le boulanger et vous. Si vous choisissez au contraire de le payer par carte bancaire, vous devenez tributaire de l’entreprise américaine [1] qui gère le service de paiement dématérialisé en question et de la banque qui vous le revend. Du coup votre boulanger perd en moyenne 5 % en commissions si vous le payez par carte bancaire, et votre banque vous facture (sauf cas particulier) à vous, la mise à disposition de ladite carte [2]. Un paiement en Bitcoin est de ce point de vue plus proche d’un paiement en monnaie fiduciaire (pièces et billets) que d’un paiement en monnaie scripturale (chèques, cartes à paiement différé), bien qu’il permette des transactions internationales, sans surcoût, quand il est devenu inconfortablement illégal de nos jours de traverser les frontières avec des valises pleines de billets.

Pour être tout à fait honnête, il faut quand même préciser que la première machine qui accomplit la vérification d’une transaction est récompensée par une petite somme de Bitcoins [3] offerte en tant que frais de transaction par l’émetteur. Mais c’est vous qui choisissez combien vous souhaitez en allouer. Ces montants décident de l’ordre dans lequel les transactions sont confirmées. Si vous en mettez peu (ou pas), les gros calculateurs ne se précipiteront pas sur la vérification de votre transaction, et elle pourrait alors mettre plusieurs heures, voire plusieurs jours, à être confirmée. Si vous en mettez beaucoup (de l’ordre du centime d’euros lors de l’écriture de cet article), la transaction a alors toutes les chances de recevoir des confirmations dans les minutes qui suivent. Des délais si faibles relèguent loin les virements SEPA proposés par les banques européennes. Ces derniers prennent en effet 24h selon la norme, et parfois une deuxième journée (en fonction de la politique de votre établissement bancaire en matière d’heure limite d’enregistrement de la demande de virement), voire 3 jours s’il y a un week-end au milieu.

1.2.2 Et plus encore

Il n’y a pas que les banques qui pourraient être remplacées par une chaîne de blocs : qui d’autre a pour métier d’enregistrer des transactions de manière fiable ? Les notaires… Ils ont d’ailleurs adopté 5 ans après l’apparition du Bitcoin, une technologie de signature numérique permettant l’enregistrement des transactions pour lesquelles on est obligés d’avoir recours à eux (et de les payer très cher). Avec l’apparition, dans certaines monnaies par chiffrement, alternatives au Bitcoin, d’un mécanisme de transaction en forme de contrats, il n’y a plus besoin d’être visionnaire pour se rendre compte qu’ici aussi, Internet et l’informatique libre rendent à nouveau possible le remplacement d’un usage séculaire. À nouveau, la suppression possible d’un intermédiaire, pourtant puissant aujourd’hui, et qui disparaîtrait d’autant plus vite qu’il chercherait à lutter contre au lieu d’adopter l’usage en précurseur (ce que la loi a rapidement imposé aux notaires en France).

Mais ce n’est pas tout, le Bitcoin est aujourd’hui également devenu un étendard marketing de modernité. Ainsi, de plus en plus d’entreprises acceptent les paiements en Bitcoins, ce qui renforce leur image high-tech avec une longueur d’avance. De manière pragmatique, cela augmente également leur clientèle potentielle [4] et annonce que l’entreprise se fait confiance pour suivre les évolutions du marché et gérer la sécurité des outils mis en œuvre [5].

Cet étendard marketing séduit plus que les entreprises. En effet, l’Estonie, petit pays de l’Europe de l’Est dopant son économie au numérique, a récemment annoncé la tenue prochaine d’une consultation pour caractériser l’opportunité du lancement d’une monnaie cryptographique nationale (nommée Estcoin) dont la valeur serait garantie par ce membre de l’Union Européenne. Le but affiché est de compléter son offre de résidence numérique pour entreprises, en effet l’Estonie a déjà lancé un service de domiciliation de personnes physiques et morales, nommé e-Residency, qui a séduit plus de 3500 entreprises depuis 2015 (ainsi que 22 000 particuliers). Ce service a ainsi permis à des initiatives originaires de 138 pays de s’implanter en tant qu’entreprise en Estonie (et donc de payer leurs impôts là-bas).

Pour finir, de nombreux autres pays s’intéressent désormais de près aux cryptomonnaies, se prononçant tour à tour en faveur ou à l’encontre de l’utilisation d’une telle monnaie dans le cadre d’une levée de fonds. En effet, de nombreuses monnaies alternatives au Bitcoin, basées sur le même principe de chiffrement, ont financé leur lancement par le biais d’une opération de vente initiale de jetons auprès d’investisseurs convaincus de la réussite du projet, et donc de la valeur que ces jetons prendraient. La plupart des grandes alternatives au Bitcoin, présentées dans la suite de ce dossier, ont commencé comme ça et sont devenues des acteurs reconnus, garnissant les étals des agents de change en monnaies numériques (centrés sur le Bitcoin comme valeur refuge). Mais de tels succès ont attisé les convoitises, et plus en plus de monnaies numériques sont lancées, non plus seulement dans l’objectif de devenir des outils d’échange, mais désormais dans celui de lever des millions en offre initiale de vente, en promettant d’adosser la nouvelle monnaie sur des projets plus ou moins fumeux dans l’immobilier ou les diamants pour garantir un retour sur investissement. L’outil numérique est donc de plus en plus instrumentalisé par des humains cupides et peu scrupuleux, contre des humains riches, mais pas très malins, ni vertueux, dans la gestion de leur argent en trop. D’une tendance à l’autre, d’un extrême à l’autre, les ICO (ces Initial Coin Offering), se sont révélées être un outil puissant de crowdfunding capable de propulser des idées nouvelles dans la cour des grands. Or, depuis la célèbre citation de Martin Bouygues, on sait désormais que ceux qui s’achètent un château ne le font pas pour voir s’installer des romanichels sur leur pelouse [6] (il pensait à Free à l’époque), comprendre que les gros rentiers n’aiment pas du tout les petits nouveaux motivés. La tentation de jeter le bébé avec l’eau du bain est alors forte, et c’est la décision récemment prise par la Corée du Sud par exemple. La Chine prend une voie proche, et a prononcé une interdiction temporaire de la pratique, alors que les États-Unis ont assimilé le mécanisme à une mise en circulation de titres financiers, permettant à leur autorité en la matière d’intervenir pour faire cesser les plus grosses arnaques. Le cours du Bitcoin a donc dansé tout l’été au rythme des annonces...

1.3 Critiques

L’élément qui a historiquement donné sa valeur au Bitcoin, c’est le mining. Il y a en effet un nombre fini de Bitcoins qui sera mis en circulation (21 millions) et ces derniers sont à aller chercher avec une pelle et une pioche numérico-métaphoriques. Pour creuser la mine à Bitcoin, il faut sacrifier de la puissance de calcul à un processus quasi inutile. C’est ça, « miner » du Bitcoin. Les premiers Bitcoins gagnés ainsi avaient donc au moins la valeur de l’électricité consacrée à calculer des trucs compliqués pour rien. Ça n’a pas tout de suite séduit les foules comme concept, et ça continue d’être critiqué. Il a du coup fallu attendre 3 ans avant que le cours du Bitcoin atteigne un dollar [7].

Toutefois, le calcul n’est pas totalement inutile puisqu’il inclut la vérification des transactions au milieu du pédalage en semoulière. Bien que ces vérifications soient indispensables et fassent la force du mécanisme de transaction comme on l’a vu, l’efficacité énergétique d’un tel processus est très largement sous-optimale. Une première amélioration fut donc de déléguer les calculs du CPU aux cartes graphiques (vu qu’elles sont plus efficaces pour ce genre de tâches). Du matériel spécifique a ensuite rapidement vu le jour. Ce dernier est dédié aux calculs inutiles imposés pour obtenir des Bitcoins, sans « rien » vendre en échange.

On peut donc encore aujourd’hui acheter, pour plusieurs milliers d’euros, des formes débilitées d’ordinateur, limitées aux calculs de « minage » de Bitcoins, à raison de plusieurs kilowatts d’électricité consommés par heure d’utilisation, et avec comme seul horizon le jour où tous les Bitcoins auront été livrés en récompense… Jour qui approche un peu plus vite à chaque nouvelle ressource mise à la tâche (peut-être dans 100 ans, peut-être dans 10 ans seulement [8]). De ce point de vue, investir dans un ASIC (Application Specific Integrated Circuit) est presque aussi absurde que de construire un ordinateur devant répondre à la question de la vie, de l’univers et du reste.

Malheureusement, il se trouve qu’à court terme, dans les pays émergents (comme en Asie ou dans le centre de l’Afrique) où l’électricité est peu chère parce qu’il y a eu de gros moyens de production mis en place pour encore peu de consommation par abonné, il est rentable de faire tourner des radiateurs électriques vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On voit bien une fois de plus que les questions d’écologie concernent surtout ceux qui se les posent (pour l’instant…).

Il y a d’autres critiques que l’on peut faire au Bitcoin. Il est par exemple encore réservé aux personnes disposant d’un ordinateur et capables d’en faire un usage assez avancé. Pour un moyen d’échange entre les gens, cela exclut beaucoup de monde. Les opérations de mining sont une barrière à l’entrée encore plus élevée en termes de compétences et de capacités d’investissement en matériel et énergie. De fait, le système renforce certaines inégalités, et celles qu’il gomme (transaction monétaire internationale) profitent aujourd’hui largement plus aux acteurs déjà dominants (ravis de voir émerger des autoroutes de l’évasion fiscale) qu’aux petits qui pourront peut-être demain se passer de Max Havelaar.

Toutefois, et c’est également une critique qui est faite au Bitcoin, il n’a pas été conçu pour être anonyme. Fonctionner à cœur ouvert permet au système d’inspirer de la confiance, puisque tout se sait. Pour une première expérience, c’était probablement le meilleur choix. Mais sitôt qu’une identité est plaquée sur un porte-monnaie, c’est l’intégralité de ses transactions qui sont identifiées, et comme on l’a vu, tout l’historique est présent. Cet aspect devrait permettre au fisc de faire son travail en cas de besoin, mais échoue à présenter le Bitcoin comme un équivalent à la monnaie. Quand j’achète mon pain avec des pièces, ça ne laisse pas de traces. À l’opposé, si je paye mes courses avec ma carte bancaire et la carte de fidélité du magasin, le prestataire américain de la carte de crédit est au courant que j’ai acheté pour tel montant, tel jour à tel endroit [9], et le magasin se souviendra, pour mon anniversaire, du parfum de chips que je préfère et de quelle quantité il m’en faut pour tenir une semaine. Avec une transaction en Bitcoins, tout le monde peut finir par être au moins au courant du niveau d’informations collectées par le prestataire de carte de paiement.

Pour finir sur le Bitcoin, et avant d’évoquer quelques-une des nombreuses alternatives qui ont vu le jour pour pallier ses principaux défauts, on constate que le concept de monnaie cryptographique se confond souvent avec son précurseur et plus la nouvelle de cette invention percole à travers les sociétés, plus le Bitcoin (cet exemple historique) gagne en notoriété. Or plus il est connu, plus il a d’utilisateurs potentiels, puis avérés. Et plus il y a de personnes qui souhaitent s’en servir, plus son nombre limité d’unités lui confère de la rareté, donc de la valeur. Atteignant des records de cotation, c’est toujours de lui que parle la presse, accentuant sérieusement le cercle de cause à effet… alors que son seul avantage aujourd’hui, c’est la valeur qu’il a acquise. De gadget pour informaticien, c’est devenu un élément de spéculation, sans valeur tangible au départ [10].

Son cours se renforce donc et il faudra encore plusieurs années pour qu’autre chose prenne le dessus (malgré de meilleures caractéristiques techniques). Plus généralement, la valeur des monnaies cryptographiques, elle, ne s’écroulera que si on arrête d’avoir besoin d’enregistrer des transactions. Or l’humanité a inventé et utilise l’écriture et les mathématiques pour tenir des livres de comptes bien avant de s’en servir pour philosopher ou faire de la recherche…

Bitcoin contre BitcoinCash

L’été 2017 a connu d’importants rebondissements concernant le Bitcoin. En effet, suite à une forte augmentation des transactions, les machines dédiées au calcul de ces transactions se sont retrouvées engorgées. Résultat, les jours suivants :

  • le cours du Bitcoin s’est envolé et a aujourd’hui doublé (forte demande, plus assez d’offre…) ;
  • les transactions sont devenues lentes (plusieurs jours) ;
  • les utilisateurs pressés n’ont pas hésité à proposer des frais de transaction 1000 fois plus élevés pour que leurs transactions passent en priorité.

De fait, en l’état le Bitcoin supporte un nombre de transactions par seconde de l’ordre de 10, quand les opérateurs de CB ont encaissé 3300 opérations par seconde en 2015. Ne pouvant décider d’eux-mêmes de mettre plus de machines au travail, les développeurs du Bitcoin ont proposé des améliorations à leur blockchain pour l’accélérer. Deux pistes furent envisagées permettant plus ou moins de transactions par seconde en échange d’un grossissement plus ou moins rapide de ladite blockchain. Ne parvenant pas à se mettre d’accord, le groupe minoritaire a proposé le lancement d’une blockchain divergente, nommée BitcoinCash, pour mettre en œuvre la solution la plus rapide, mais la plus gourmande. L’histoire du BitcoinCash commence donc le 1er août 2017, et n’est écrite ensuite que par les logiciels clients BitcoinCash. La valeur de chaque adresse Bitcoin fut donc dupliquée dans cette seconde monnaie, valorisée début septembre à 14 % du Bitcoin d’origine.

Qu’en tirer comme leçon ? Ce n’est pas un problème technique qui enterrera les monnaies par chiffrement, la réactivité de leurs développeurs est exemplaire. Par contre, les dissidents repartent presque de zéro concernant la valeur du BCC à l’instar des tenants des Ethereums Classics.

2. Altcoins, les monnaies alternatives

Le succès du Bitcoin a inspiré de nombreux développeurs et chercheurs d’or. On dénombre aujourd’hui plus de huit-cents monnaies alternatives basées sur du chiffrement [11], dont une dizaine ayant atteint une capacité de marché de l’ordre du milliard d’euros (toutes réunies n’égalant pas encore les presque quarante-milliards d’euros de capacité de marché du Bitcoin [12]). Puisqu’une fois de plus c’est l’attention que les humains portent à un sujet qui lui donne sa valeur, chacune tente de se détacher du lot par une caractéristique marquante. Le Xaurum promet par exemple une parité avec l’or et des livraisons de métal précieux partout sur la planète. D’autres monnaies ont plus une valeur commémorative (un peu à l’image des éditions limitées de la Monnaie de Paris), il existe par exemple une monnaie « Hillary Clinton President » et une autre « Trump President ». Si elles ont pu avoir un intérêt politique lors de la dernière campagne présidentielle américaine, aucune des deux n’a plus aujourd’hui vraiment la cote… Pour la suite, je vais me borner à vous présenter six « altcoins », toutes développées sous la forme de logiciels libres et fonctionnant sous GNU/Linux.

2.1 Litecoin, Ethereum

Historiquement, la première alternative au Bitcoin ayant fait parler d’elle fut le Litecoin, en 2011, originalement développée par un Californien nommé Charles Lee. Cette dernière est un fork du Bitcoin, proposant un mécanisme de mining pensé pour favoriser les ordinateurs normaux. Pour ce faire, l’algorithme « calculé pour rien » a été choisi pour sa consommation de mémoire vive en plus du besoin de puissance de calcul. Ainsi, l’algorithme Scrypt, remplace pour Litecoin, le SHA-256 du mining Bitcoin.

Elle présentait donc la même fiabilité que le Bitcoin et un meilleur mécanisme de création de la monnaie. Le Litecoin a connu un succès immédiat. Mais des cartes graphiques dotées de beaucoup de mémoire RAM (2 à 3Go) sont alors apparues sur le marché, disqualifiant de nouveau les microprocesseurs. Puis, la monnaie gagnant en valeur, l’incitation au développement d’ASIC est devenue suffisante pour quasiment disqualifier à leur tour les cartes graphiques conventionnelles.

En ajoutant à cela une baisse générale des cours des monnaies virtuelles dans l’année 2013, et voilà que le Litecoin libérait de la place dans le paysage pour des concurrents. Aujourd’hui, porté par une demande croissante en monnaies cryptographiques, le Litecoin, sa fiabilité, son ancienneté et sa quantité de jetons disponibles restent la troisième monnaie en terme de valeur (environ 30€ l’unité) et de capacité de marché (1,5 milliard d’euros).

La deuxième place du podium est aujourd’hui occupée par l’Ethereum. Derrière ce nom latinisant se cache une monnaie par chiffrement élaborée en 2014 par le russe Vitalik Buterin et clairement plus évoluée que le Bitcoin. À nouveau, de gros efforts ont été faits pour permettre de découvrir les premières pièces avec un matériel conventionnel, et les possesseurs de grosses cartes graphiques se sont donc volontiers tournés vers cette monnaie (et la génération suivante de carte à 6Go de mémoire est déjà là). Pour l’instant, les ASIC tardent à apparaître, malgré une grosse prise de valeur (environ 200€ l’unité pour 18 milliards d’euros de capacité de marché) tout en laissant entrevoir des tarifs encore prohibitifs. Mais ce n’est pas là le principal attrait de l’Ethereum.

En effet, ce ne sont pas les Ethers à proprement parler qui braquent les projecteurs sur cette nouvelle chaîne de blocs, mais plutôt la possibilité d’établir des contrats un peu plus sophistiqués qu’une simple transaction monétaire. Là où le Bitcoin est un historique de quelle adresse donne quelle somme à quelle autre adresse, Ethereum propose également un historique de contrats élaborés, sous forme de programmes, conditionnels et itératifs ?

Cette fonctionnalité ouvre la porte à bien d’autres applications. Une startup franco-britannique (Stock.it) imagine par exemple un « Airbnb autonome », en proposant d’équiper les logements visés de serrures contrôlées par un contrat Ethereum, ouvrant la porte pour un week-end si l’argent a bien été versé… Nul doute que cela intéressera l’hôtel parisien Hi Matic en self-service et déjà entièrement automatisé. On peut également imaginer des distributeurs de boissons dans les gares, de baguettes dans les campagnes et, vous m’avez devancé j’en suis sûr, oui, de préservatifs devant les pharmacies, fonctionnant sur ce principe : quelques traces de doigts sur un écran trop grand d’ordinateur téléphonant, et hop la marchandise convoitée tombe derrière le clapet !

C’est une telle avancée dans la technologie des chaînes de blocs, que l’équipe de développement du Litecoin a récemment lancé une mise à jour audacieuse de ses clients, ajoutant cette fonctionnalité à leur chaîne de blocs, à chaud et a priori sans couacs ! (si ce n’est que peu de gens ont mis à jour leur logiciel un mois plus tard)

Des couacs, il en arrive pourtant. Les utilisateurs d’Ethereum avaient par exemple constitué un fonds d’investissement en Ethers dans le but de développer un mode d’organisation autonome décentralisé (The DAO), mais ce ne fut pas du goût de tout le monde et une attaque informatique a abouti au détournement des quelques 15 % de la masse totale d’Ethers existants alors, rassemblée pour The DAO. Pour réparer les dégâts, les développeurs ont proposé une réécriture de l’histoire d’Ethereum en juillet 2016. Une large majorité d’utilisateurs a adopté cette solution, mais pas tous… Les utilisateurs « canal historique » se sont renommés Ethereum-classic créant de fait une nouvelle monnaie. Cette dernière n’a certes aujourd’hui que 10 % de la valeur acquise par les Ethereum (tout court), mais cela représente tout de même presque deux milliards d’euros de capacité de marché, soit toujours plus que les Litecoins.

2.2 Dash, Monero et les monnaies anonymes

Il y a également une dizaine de monnaies dont le créneau est de garantir des transactions anonymes, à la différence du Bitcoin donc. Je vous présente ici Dash et Monero (et ça fait plaisir de ne pas avoir de cri de canard en suffixe pour une fois [13]). Toutes deux ont été lancées en 2014, comme quoi, la crise de 2013 aura motivé bien des initiatives.

Dash est le travail de longue haleine de l’américain Evan Duffield. Les Dashs valent environ 150€ à l’heure où j’écris ces lignes pour une capacité de marché de l’ordre du milliard d’euros. Parmi les originalités de cette chaîne de blocs, on trouve la notion de Master Nodes un niveau de machines puissantes validant les transactions, quand ces dernières sont émises par des logiciels plus simples et requérant moins de puissance. Le Dash est donc moins décentralisé que les autres de ce point de vue. Après des débuts assez expérimentaux, le projet s’est résolument tourné vers les entreprises, proposant une intégration facile du Dash chez les commerçants et des transactions quasi-instantanées (indispensable pour acheter son pain…).

Ces transactions rapides sont rendues possibles par la sélection de Master Nodes rapides, et par l’utilisation d’un algorithme de hachage différent pour les blocs de cette chaîne (le X11) permettant un hachage de l’ordre de la minute (pour une difficulté aujourd’hui ajustée à 10 minutes pour les blocs du Bitcoins en fonction de la puissance de calcul disponible dans le réseau à un instant donné).

Monero est elle issue d’un projet communautaire forgé autour d’un crowdfunding réussi. Son nom est tout simplement le mot « monnaie » en espéranto. Son unité atteint une valeur d’environ 50€ pour une capacité de marché d’un demi-milliard d’euros. Contrairement aux Master Nodes du Dash, Monero conserve et met l’accent sur la décentralisation des processus. Dans les deux cas, l’anonymisation des transactions est obtenue par l’ajout de trois intermédiaires, utilisant des adresses temporaires (c’est également schématiquement comme ça que Tor anonymise les connexions internet). De plus, le calcul de blocs à plusieurs entrées et plusieurs sorties de montants identiques achève de brouiller les pistes.

Pour les citer, voici d’autres monnaies ayant fait de l’anonymat leur crédo : Zcash, ZeroCoin, Next, DarkBitcoin…

2.3 SolarCoin, Gridcoin et les monnaies écoresponsables

Tout le monde le sait, les chercheurs d’or polluent les rivières avec du mercure… Et nous avons donc vu que les mineurs de crypto-currencies classiques gaspillent purement et simplement 99 % de l’énergie utilisée par leurs machines. Voici deux approches visant à pallier ce problème, quand le Dash et le Monero se sont contentés d’en réduire l’échelle, sans en changer le principe.

Le SolarCoin fut lancé en 2014 (comme les autres) avec une idée originale : récompenser la production d’électricité solaire. En effet, tout possesseur d’une installation de production de cette énergie peut s’enregistrer sur SolarCoin.org et recevra 1§ par kilowatt-heure d’électricité produite (en considérant, pour simplifier les calculs, un forfait de production annuelle de 15 % de la capacité nominale de votre installation, exprimée en watt-crête). La Fondation SolarCoin pense ainsi distribuer des SolarCoins pendant 40 ans, de manière à générer 97 500 TWh d’électricité de source solaire.

J’ai personnellement découvert cette monnaie à l’occasion du financement participatif d’une réfection en solaire du toit de la crèche du village familial dans les Deux-Sèvres. En effet, l’organisme conseillant les élus au sujet du financement participatif redistribue également les SolarCoins acquis par les projets financés aux généreux donateurs. L’objectif ici n’est donc pas de remplacer le Bitcoin, mais ce projet ajoute toujours aujourd’hui autour de dix millions d’euros de capacité de marché aux monnaies virtuelles, avec cent milliards de pièces valant 0,25€ l’unité.

Techniquement c’est un fork du Litecoin, qui s’est appuyé sur l’algorithme Scrypt pour le mining de son premier pour cent de jetons, entre investisseurs du projet au départ. Depuis, le nombre de SolarCoin croit selon un mécanisme proche des intérêts bancaires pour les comptes rémunérés : le fait de garder des SolarCoins dans son portefeuille en attire de nouveaux avec le temps. Ce mécanisme est nommé PoST (Proof-of-Stake-Time). Il a l’intérêt d’éviter de gaspiller autant d’électricité qu’un étudiant se chauffant à l’année en électrique dans un appartement parisien pour chaque Bitcoin produit. Un inconvénient étant qu’il produit donc une inflation continue, en l’occurrence (et selon les recommandations générales de la BCE) 2 % par an.

Nous en arrivons enfin au Gridcoin, ma principale motivation à écrire cet article. Le Gridcoin est également un fork du Litecoin, développé en 2013 Rob Halförd et arrivé à sa forme actuelle en 2014. Les Gridcoins croissent eux aussi par inflation à un rythme de 3 % par an. Mais seuls 1,5 % sont redistribués par PoST, l’autre moitié récompense les volontaires qui mettent leurs ressources informatiques à disposition de la science ! En effet, les développeurs du Gridcoin se sont associés à l’université de Berkeley pour distribuer des Gridcoins aux utilisateurs de la plateforme BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing) cette célèbre grille de calcul mondiale dédiée à la recherche.

Si je vous dis SETI@home ? Folding@home ? Ce furent les deux premiers projets de BOINC. Ils visaient à répartir d’intenses calculs (d’analyse du bruit intersidéral à la recherche d’intelligence extraterrestre pour le premier, et de repliement de protéines pour le second) sur les milliers d’ordinateurs des volontaires, partout autour du globe, souhaitant faire avancer la science. Le programme se présentait à l’époque sous la forme d’un écran de veille, qui rentabilisait les moments où vous n’étiez pas devant votre ordinateur.

Aujourd’hui, c’est un programme lançant des tâches de fond et offrant une gestion fine des ressources à allouer aux calculs : combien de noyaux de microprocesseur, combien de RAM, de disque, quand couper les calculs parce que vous avez besoin de toutes les ressources de votre machine… Et l’université de Berkeley a ouvert ses portes à des centaines de projets de recherche. Avec mon simple ordinateur portable (et sans carte graphique utilisable donc), j’ai pour ma part rejoint le projet LHC@home et je suis dans la moyenne des puissances de calcul recrutées par ce projet. D’autres projets requièrent plus de matériel, comme GPUgrid.

Mettre en place un porte-feuille Gridcoin est par contre un poil moins aisé que pour les autres monnaies par chiffrement que j’ai testé. Il faut en effet d’abord mettre en place le BOINC manager sur sa machine et s’inscrire à au moins un projet de recherche listé sur http://gridcoin.us (certains projets BOINC ne sont en effet pas récompensés par des Gridcoins, n’étant pas des projets de recherche). On ne part tout de même pas de rien puisque le BOINC manager est un paquet présent dans Debian :

sudo apt install boinc-manager

Il faut ensuite créer un compte sur le site du BOINC Account Manager : http://boincstats.com/en/bam/register et retrouver le projet choisi sur Gridcoin.us (et donc compatible) dans la liste de tous les projets BOINC. On est alors redirigé vers le site du projet en question, et une fois inscrit là aussi, il ne faut pas oublier de rejoindre une équipe au sein du projet, en l’occurrence, l’équipe « Gridcoin ».

On peut alors lancer le BOINC manager sur sa machine et y renseigner les identifiants du (ou des) projet(s) que l’on vient de rejoindre.

Quand BOINC tourne, il faut encore installer le porte-feuille Gridcoin. Là on sort malheureusement des sentiers battus puisque Gridcoin.us (qui détaille cette procédure par le menu et avec des vidéos, mais en anglais seulement pour l’instant) ne nous propose qu’un paquet Ubuntu dont les dépendances ne sont pas satisfaites dans Debian stable (Jessie). Heureusement, un valeureux développeur amateur est parvenu à compiler le programme pour Debian et en propose un paquet dans son dépôt personnel qu’on peut ajouter à son fichier /etc/apt/source.lst via la commande suivante :

sudo echo ‘deb https://dl.bintray.com/gridcoin/deb jessie stable’ >> /etc/apt/sources.lst

On peut alors installer gridcoinresearch :

apt update

apt install gridcoinresearch

Il faut ensuite lancer le logiciel et y créer son porte-feuille en renseignant la même adresse de courriel que celle utilisée pour s’inscrire à un projet BOINC (le porte-feuille Gridcoin ne pourra pas vous associer à vos efforts pour la recherche sinon). Si le porte-feuille Gridcoin vous attribue un CPID, c’est que vous êtes désormais reconnu comme chercheur et plus comme simple investisseur (Investor mode), ce qui était le cas au lancement de l’application.

Arrivé là on y est presque, mais si vous avez bien suivi jusqu’ici, vous avez sûrement noté que le mécanisme PoST vous récompense pour le montant présent sur votre compte, en ne partant de rien, on ne gagne rien. Et la recherche me direz-vous ? C’est un bonus qui s’ajoute seulement aux résultats du premier mécanisme… Il faut donc encore trouver le moyen de gagner ses premiers Gridcoins. Plusieurs moyens sont listés sur Gridcoin.us, comme s’abonner à une newsletter, rejoindre le canal IRC #gridcoin@freenode.org (où un bot permet aux aguerris de donner leur chance aux débutants) ou en acheter chez un marchand de monnaies virtuelles.

Voilà, fini le gouffre énergétique des monnaies cryptographiques, vous pouvez désormais surfer sur la modernité avec la bonne conscience de faire avancer l’humanité tout en récupérant des jetons au passage [14].

Conclusion

Comme nous l’avons vu, les monnaies par chiffrement imprègnent de plus en plus vite la société, ayant fait la preuve de leur utilité et de leur robustesse. Et pour cause, elles s’appuient sur de solides bases algorithmiques et ne sont que la partie émergée de l’iceberg sur lequel les développeurs de la blockchain ont mis le pied. En effet, de nombreux autres usages peuvent être trouvés à une structure de donnée en blockchain, comme un stockage décentralisé et fortement redondé de fichiers, du DNS décentralisé, une plateforme de recrutement ponctuel d’indépendants garantissant les paiements (voire la conformité du travail livré, en s’appuyant sur des smart contracts un peu chiadés), ou encore un réseau social décentralisé nouvelle génération… Les idées ne manquent pas dès lors que l’humain dépasse la soif de pouvoir qui le pousse à d’abord inspecter ses découvertes sous l’angle de la guerre, puis du commerce (forme dématérialisée du premier).

Ensuite, avec la blockchain nous avons vu que nous sommes en présence d’une nouveauté, d’une véritable invention (qui va donc bientôt fêter sa 1ère décennie…), ce qui contraste par exemple avec les annonces sur l’Intelligence Artificielle dont les GAFAM raffolent alors que leurs soi-disant percées en la matière consistent à mettre en œuvre des algorithmes d’apprentissage de type réseau de neurones dont la théorie date de 1950, et que l’on nous ressert aujourd’hui en guise de preuve que ces acteurs privés sont parvenus à constituer des bases d’apprentissages clairement trop grosses avec notre vie privée. Cette capacité au recyclage des idées promet donc une longue carrière à la blockchain.

Toutefois, nous avons vu que la monnaie dominante aujourd’hui (le Bitcoin) n’est en fait que le premier jet autour du concept de blockchain, l’aîné d’une famille toujours plus nombreuse des monnaies cryptographiques. À tel point qu’il devient compliqué de savoir à qui s’adresser pour se lancer dans le domaine. Ce sont là les deux revers d’une même pièce (si vous me permettez l’expression), car si de nombreux développeurs s’investissent dans ce domaine, et permettent ainsi d’aboutir rapidement à toute une gamme de propositions concrètes de corrections des problèmes rencontrés (anonymat, nombre d’opérations par seconde, smart-contractualisation), ces solutions sont généralement proposées sous la forme d’une nouvelle monnaie à part entière, complexifiant d’autant la lisibilité du marché et donc la barrière à l’entrée du secteur. Et puis n’ayons pas peur de le dire, il y a aussi aujourd’hui de nombreuses monnaies sans le moindre intérêt technique ou engagement de fiabilité, lancées seulement dans l’espoir de capter un peu de la manne financière qui empreinte désormais chaque jour la voie des bits.

Ce fourmillement renforce la position dominante du Bitcoin qui poursuit sa route en tant qu’incarnation du concept. Il semble toutefois évident qu’il sera difficile au Bitcoin de maintenir des délais de transactions courts (voir encadré sur le BitcoinCash) lorsque la récompense des blocs « minés » deviendra inférieure aux perspectives de profits réalisés en « minant » d’autres monnaies. En effet, les ordinateurs validant aujourd’hui les transactions du Bitcoin étant probablement alors réaffectés aux monnaies concurrentes. Il est par contre pour l’instant difficile de prédire quand ce basculement aura lieu, vu que le Bitcoin s’apprécie pour l’instant plus vite qu’il ne se tarit.

Enfin, il est ironique de constater que la plus grande menace qui plane sur le Bitcoin aujourd’hui est l’ombre de son succès (re-voir l’encadré sur le BitcoinCash). En effet, c’est l’adoption massive du Bitcoin qui met en évidence la difficulté à maintenir des délais de transaction courts avec cette technologie (et le nombre actuel de machines dédiées à ces calculs), alors que la promptitude des délais de transaction est prépondérante dans le succès d’une nouvelle monnaie. Il reste à espérer que le remplaçant du Bitcoin sera l’une des monnaies alternatives présentées ici comme écoresponsables, à l’image du Gridcoin, qui a toutes les chances de sortir du lot de par son intérêt éthique (aide à la recherche) et écologique (pas de calculs inutiles).

Notes

[1] Elles sont en effet toutes américaines.

[2] Pour une personne dépensant un demi-SMIC par mois via sa CB (souscrite pour typiquement 5€/mois), cela représente également 1 % d’augmentation sur ce qu’elle achète ainsi.

[3] De l’ordre du cent-millième.

[4] Il y a encore des gens qui se demandent que faire des Bitcoins minés aux premières heures, quand on pouvait « trouver » un bloc (de 50BC) la nuit avec sa machine de bureau, il y a 9 ans.

[5] L’hébergeur français Gandi, ou le journal en ligne Next INpact acceptent ainsi les paiements en Bitcoin.

[6] http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/02/26/la-guerre-sans-merci-de-bouygues-niel-et-richard_4373392_3208.html

[7] Il a fallu trois ans de plus pour que la valeur du Bitcoin atteigne cent dollars. Trois années et quelques grosses dents de scie plus tard, c’était mille…

[8] Vu que l’humanité préfère généralement investir pour améliorer ses techniques d’exploitation quand une ressource se raréfie, gagnant en valeur, plutôt que de passer à une autre ressource.

[9] Cela a déjà permis d’innocenter des gens par exemple, puisqu’il ne pouvait pas être sur les lieux du crime et en train de retirer de l’argent cinq-cents kilomètres plus loin ! Mais l’épée de la justice est à double tranchant.

[10] Cela témoigne au moins du fait qu’il n’y a plus grand-chose aujourd’hui qu’on achète à un prix en liaison avec son coût de production.

[11] https://coinmarketcap.com/#EUR

[12] Cotations prises en juillet 2017.

[13] Bon, faut le dire vite, car en fait Dash est le nouveau nom « corporate » du Darkcoin…

[14] Jetons qui, soit dit en passant, ont gagné 66 % de valeur en passant de 3 à 5 centimes d’euros l’unité pendant les quelques jours passés à rédiger cet article.



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